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The essay explores the stigma attached to leprosy in northern Tamilnadu. Leprosy's impact on the body aesthetics of its victims accounts in part for the stigma. Stigma arises also out of the moral implications that attach themselves to those in whom signs of the illness become manifest. For popular opinion attributes leprosy to the transgression of a social or sexual norm for which the transgressor is held responsible. This conceptualisation of the disease appears to make leprosy's stigma a device aimed at regulating and maintaining established social order. The allopathic view of leprosy, on the other hand, offers leprosy patients ways to underplay its stigma by substituting the indigenous etiology of leprosy by allopathic causes of disease.

Cet essai étudie le phénomène de la stigmatisation lié à la lèpre dans le Nord du Tamil Nadu, en Inde du Sud. À partir d’entretiens avec les patients, les travailleurs (para)médicaux et les villageois, mais aussi sur la base d’images de la lèpre et des lépreux qu’offrent la mythologie hindoue sud-indienne et la culture populaire, les perceptions indigènes de la maladie sont analysées et comparées avec les représentations allopathiques. Bien que I’impact de la lèpre sur le corps de ses victimes fasse évidemment partie du stigmate, des implications morales s’attachent aussi à la réputation de ceux par lesquels les signes de la maladie sont manifestés. Dans la culture populaire, la lèpre résulte en effet de la transgression d’une norme sociale ou sexuelle, dont le transgresseur est tenu pour responsable. Ainsi conceptualisé, le stigmate de la lèpre devient un mécanisme déclencheur qui sert à réguler et à conforter l’ordre social. De leur côté, les conceptions allopathiques de la lèpre minorent la stigmatisation sans toutefois que cette vue soit toujours interiorisée par les malades.